PEUT-ON PRODUIRE DE LA

VIANDE DE MANIÈRE

RESPONSABLE ?

          Araignée de bœuf, entrecôte, faux-filet, filet mignon, poulet de Bresse, petit salé, tête de veau… Autant de beaux morceaux qui font saliver les gastronomes. Ombre au menu, les événements de ces dernières décennies ont calmé la faim de nombreux gourmets : entre scandales alimentaires à répétition, discours alarmistes sur les impacts environnementaux de l’élevage et méthodes industrielles pointées du doigt, on ne mange plus de viande avec le même appétit.

Depuis les années 1960, la viande est un sujet controversé dans le débat public français. Quand les autorités ont cherché à moderniser l’élevage, des voix se sont élevées pour protester contre l’élevage intensif. Mais le débat a pris une autre tournure à partir des années 2000, avec la succession des scandales sanitaires, en particulier celui de la vache folle. Un an après l’affaire Spanghero, la filière de la production de viande souffre encore de ce vacarme médiatique, alors que les climatologues s’inquiètent des répercussions de l’élevage sur l’écosystème global, et que le végétarisme est désormais une tendance installée dans notre société, qui ne veut plus entendre parler de “malbouffe”.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Grands évènements médiatiques liés à la controverse

depuis le début de l'année 2014

 

 

Pourquoi la responsabilité ?

 

Le point de départ évident de la controverse nous semblait être l’élevage intensif. Du moins, c’est ce vers quoi nos premières recherches nous ont menées. En effet, le travail réalisé en scientométrie nous a permis de constater que les techniques d’élevage, au premier rang desquelles figurent l’élevage intensif, étaient parmi les plus travaillées dans les publications scientifiques, ce qui nous a permis de creuser la question. Impliquant de nombreux acteurs aux positions contradictoires et aux intérêts divergents, ce fut le premier nœud saillant de la controverse. Mais comment parler de l’élevage intensif sans prendre en compte le pendant auquel il est toujours comparé : un élevage dit traditionnel, extensif et naturel ? Face aux poulets en batterie et aux révélations de certains acteurs sur les circuits de la viande, difficiles à digérer pour le consommateur, se dressait cette image d’Épinal de l’élevage, tel que l’opinion se le représentait. Nous avons donc choisi d’envisager la totalité de la production de viande, en nous concentrant sur les trois espèces au centre des débats : les porcins, les bovins, ainsi que les volailles, les trois viandes les plus consommées en France. Par conséquent, les systèmes de production qui y sont rattachés sont suffisamment développés pour que nous puissions trouver de la matière, permettant de nourrir nos recherches.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mais nous n’avions pas encore tranché pour une approche alliant l’ensemble de causes au nom desquelles les acteurs intervenaient dans la chaîne de production de la viande, jusqu’à ce que nous mettions le doigt sur la cœur de notre controverse : la question de la responsabilité. Cet élément, dont la définition est complexe, était revenu quelques fois lors de nos entretiens. Il nous est apparu comme une évidence, permettant d’aborder toutes les nervures traversant le sujet que nous avions choisi de traiter. Qu’entendons-nous par responsabilité ? Là est tout l’intérêt du terme, puisqu’en fonction des acteurs sur lesquels nous avons travaillé, cette définition ne s’énonce ni ne s’exprime de la même manière.

Au fond, qu’est-ce qui rapproche un écologiste qui accuse la production de viande de mobiliser des ressources environnementales inconsidérées, et un éleveur qui lutte pour réduire ses coûts de production et augmenter le rendement de son cheptel ? Tous deux ont leur propre vision de ce qu’est la responsabilité, et feront en sorte de la défendre.

 

 

 

 

 


Quelques mots sur le fonctionnement du site

 

 

                                                                                                                                        Pour un affichage optimal, préférez

                                                                                                                         une navigation sur Safari ou Google Chrome

 

Ce site fonctionne de la même manière que l’organisation de nos recherches. Il s’agit de comprendre, de la manière la plus claire possible, le cheminement de la production de viande, étape par étape, de l’animal à l’assiette du consommateur. Il est donc subdivisé en quatre grandes parties, qui représentent chacune un maillon de la chaîne de production de la viande : élevage, abattage, distribution et consommation.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dans chaque page, vous serez invité à découvrir chaque thème qui se rapporte au maillon concerné : sélection génétique, transport animal, mise à mort, traçabilité, santé du consommateur… ils sont nombreux. Pour chacun d’eux, nous avons tenté d’exposer les différentes visions de la responsabilité qu’ils impliquent. Certains thèmes sont plus développés que d’autres, simplement car ils semblent soulever davantage de questions que d’autres.

 

Quand cela nous a paru pertinent, nous avons fait une distinction entre chaque espèce animale étudiée : vous pourrez le constater en cliquant sur les icônes correspondants à chacune d’entre elles, dont voici un exemple :

 

 


 

 

 

 

 

 

 

Nous vous souhaitons une bonne visite.

 

CARTOGRAPHIE DES CONTROVERSES • ECOLE DE LA COMMUNICATION • SCIENCES PO • 2014